Commentaire de l’évaluation de PNB réalisée par le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)

L’évaluation faite par le MCC de PNB est une étude indispensable permettant aux acteurs du dispositif d’avoir une vue globale d’un système qui progresse sans avoir encore atteint son régime de croisière. Ce travail a été rendu possible par un accord sur les données que tous les acteurs acceptaient de mettre à disposition et par une définition commune de critères significatifs.

Après deux à trois ans de fonctionnement de PNB et l’expérience  qui en résulte, il importe pour Réseau Carel de faire évoluer certains critères – notamment celui du prix –  qui en l’état ne lui paraissent pas aider à la compréhension du système.

Un livre papier est un objet dont les caractéristiques et l’usage sont dictés par ses caractéristiques physiques et des règles de prêt déterminées par les bibliothèques.  Un livre dans PNB est un droit soumis à différentes règles qui conditionnent l’usage temporaire d’un fichier. C’est la raison pour laquelle il est toujours un peu abusif de parler de livres dans PNB alors que ce sont des droits attachés auxquels il est fait référence.

Chaque éditeur choisit  librement ces règles qui définissent les droits qu’il cède pour une période donnée, et les différences entre les éditeurs peuvent être considérables. Si nous nous attachons seulement aux jetons liés à ces droits, ceux-ci peuvent varier de 20 à 60 pour prendre les cas les plus représentatifs. Dans ce contexte, parler du prix d’un livre, ou du prix moyen des livres dans PNB nous semble inadéquat et éloigné tant de la réalité du système que de la pratique  gestionnaire. Il nous paraît plus approprié de parler de prix du jeton (Prix du « livre »/nombre de jetons).

Par ailleurs, les éditeurs, selon des modalités différentes, fixent un prix pour les nouveautés puis en général au bout d’un an, un prix moins important, basé sur le prix des poches ou sur telle ou telle formule de son choix. Les éditeurs parlent de « livre du fonds » et on parle aussi de « longue traîne ». De ce point de vue aussi il nous paraît que calculer un prix moyen global ne reflète pas la réalité du système. La preuve peut en être trouvée dans le fait que les prix réellement payés par les bibliothèques sont nettement supérieurs aux prix moyens calculés, tout simplement parce que les bibliothèques achètent plus de nouveautés que de livres plus anciens (ce constat vaut autant, sinon davantage, pour le numérique que pour le papier). Il conviendrait donc de calculer un prix moyen du jeton d’une nouveauté et un prix moyen du jeton des livres hors nouveauté.

Un droit dans PNB ne peut être apprécié qu’en considérant la totalité des conditions qui le constituent. Nous sommes bien conscients que certains de ses composants ne peuvent pas être traduits en prix. Ainsi la simultanéité ou bien la durée d’usage du droit ne peuvent pas être traduits en euros. Ils sont pourtant des éléments décisifs et une donnée moyenne transcrit mal la réalité. C’est la raison pour laquelle Réseau Carel est très attaché à la présentation des offres, groupe éditorial par groupe éditorial, avec tous les éléments qu’il fait déjà figurer, auxquels il ajoutera les prix du jeton des nouveautés et du fonds.  Mais il peut être envisagé que cette publication, qui ne reprend que ces éléments publics, figure dans l’évaluation de PNB faite par le MCC. Réseau Carel a déjà obtenu au sein du groupe d’évaluation que la différenciation par catégories soit affinée (auparavant les BD étaient comptées avec les livres pour la jeunesse !) et sa prochaine demande portera donc sur ces critères de prix. Mais dans tous les cas, ce sera publié sur reseaucarel.org prochainement.